Baisse des prix immobiliers de 10%?
14 janvier 2009 - 11 h 10 min - Achat, Crise immobilière, Dispositif, Location, Prix immobilier - Pas de commentaireLe recul des prix et des taux de crédit va redonner du pouvoir d’achat aux acheteurs selon Le figaro. Espérant que les banques suivront pour les aider à acquérir des biens et rééquilibrer un peu la donne.
• En 2009, les prix devraient diminuer presque partout
Cette année, les prix vont reculer ; c’est une bonne nouvelle pour les acheteurs. En particulier pour ceux qui reportent depuis plusieurs mois leur acquisition en raison du durcissement des conditions de crédit ou du niveau élevé des prix de l’immobilier. Après avoir baissé de 3,1% l’an passé, les prix devraient reculer de 10% en 2009, selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), qui tenait hier une conférence de presse. Elle attend un recul de 5% en 2010 et de 3% en 2011. La chute des prix a commencé au second semestre 2008, avec un déclin brutal au quatrième trimestre (- 9,9% par rapport au 4e trimestre 2007).
«Cette baisse a touché l’ensemble du territoire national », constate René Pallincourt, président de la Fnaim, la palme revenant au sud-est de la France (- 5,9%). Une tendance qui met fin à dix années de croissance des prix ininterrompue, dont un pic en 2004 (+ 15,5%).
• Des crédits un peu moins chers
Les primo-accédants ont été les premières victimes de la remontée des taux et du durcissement des conditions de crédit. Les professionnels de l’immobilier dénoncent le comportement des banques qui exigent environ 20% d’apport personnel. Le réseau Laforêt réclame d’ailleurs la nomination d’un médiateur du crédit pour l’octroi des prêts immobiliers, à l’image de celui des entreprises. «Si les banques desserrent un peu les exigences en matière de prêt, on devrait avoir une reprise de l’activité dès 2010 », estime René Pallincourt. La Fnaim table sur des taux d’emprunt de l’ordre de 4,5% en 2009, puis de 4% en 2010 et 2011. La durée moyenne des prêts devrait être de 17 ans cette année, contre 18 en 2008. Combinée au recul des prix, la baisse des taux de crédit autour de 4% redonnerait 16% de pouvoir d’achat en plus aux ménages d’ici à 2012, selon la Fnaim.
• Le retour en centre-ville
Si les Français aspirent toujours à être propriétaires d’une maison, le rêve s’éloigne progressivement de la réalité. Le renchérissement du coût des transports a incité de nombreux Français à délaisser les maisons au profit d’appartements en centre-ville, proches des transports en commun. Du coup, le prix des maisons a reculé de 4,9% sur un an.
• De bonnes affaires en perspective…
«C’est le moment d’acheter !», estime Patrick-Michel Khider, coprésident du réseau Laforêt, qui estime que les biens les plus touchés par la baisse seront ceux compris entre 120 000 et 250 000 euros. «Le marché reste un marché de besoins avec de nombreuses personnes qui vendent pour acheter et qui sont pressées.» Après trois mois sur le marché, un 3-pièces à Châlons-en-Champagne mis en vente à 100 000 euros chez Laforêt a par exemple été cédé début janvier 75 000 euros, 25% plus bas que le prix initial. Ayant souscrit un prêt relais, le vendeur était pressé de conclure.
Dans la capitale, les prix pourraient baisser cette année de 7%, selon Laforêt. Mais toutes les baisses ne se feront pas au même rythme, les prix qui avaient le plus monté pourraient être ceux qui se dégonfleront le plus. Certains quartiers bobos, comme les Batignolles (XVIIe), pourraient voir leurs prix nettement corrigés, de même que certains secteurs du XIVe.
Même chose dans les villes de province où les prix avaient flambé : à Toulouse, ils ont déjà baissé de 6% l’an passé. À Nantes, le prix des 3-pièces a reculé de 13%. Sans parler des régions comme la Normandie ou la Dordogne confrontées aux départs massifs d’Anglais frappés par la crise.
• … y compris dans le locatif
Ne pouvant acheter, de nombreux Français ont été contraints de se reporter sur la location. Ce qui a contribué à une hausse des loyers de 2,6% l’an passé. À Paris, la hausse a atteint 4,3%, à Lyon 5,2% et à Nancy 5%. Les investisseurs sont à l’affût de studios et 2-pièces. «Ils peuvent espérer une rentabilité de 4%», estime Bernard de Crémiers, cofondateur de Laforêt. Attention toutefois à ne pas se précipiter tête baissée. La question à se poser : «Est-ce que j’y logerais mon enfant ?», résume-t-il.
Source: Le figaro